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Carte de la CorseUn voyage en Corse avec des 2CV

2CV

Nous vous présentons ici le récit d'un voyage en Corse que nous avons fait entre passionnés de 2CV. Vous pouvez le découvrir soit à travers les albums photos suivants, soit en lisant le texte ci-dessous. Nous espérons que cela vous donnera l'envie de faire pareil, en 2CV ou pas, en Corse ou ailleurs...

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Les tribulations de dix « 2 pattes » en Corse

Le désir de faire un périple en Corse est venu dans notre groupe depuis que certains d'entre nous avait entrepris ce voyage l'année dernière. L'idée fit son chemin tranquillement et se concrétisa en ce début d'année 2004, sous l'impulsion de quelques « gentils organisateurs ». Nous serons donc dix 2CV pour transporter 28 personnes dans le nord de la Corse pendant les vacances de Pâques 2004.

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Le col de la République sous la neige

Les préparatifs battirent leur plein bien en amont de ce départ : réservation des hôtels, des traversées en ferry, révision de nos fidèles deuches, achats divers. Bref, l'excitation du départ monta au fur et à mesure que la date fatidique approchait. Nous étions un peu comme des enfants à l'approche d'un premier noël tant attendu, jusqu'à ce rendez-vous du vendredi 9 avril à 10 heures, au col de la République, à côté de Saint-Étienne. Même Jupiter, dans un souci de marquer l'événement, décida d'inviter la neige ! Par chance, nous passâmes avant que le col ne soit fermé. Une fois que nos six vaillantes automobiles eurent basculées en vallée du Rhône, le temps se fit plus clément, nous permettant même de pique-niquer dehors, malgré le vent et la température un peu fraîche. Le plaisir de ce premier pique-nique vers Cruas sur les bords de la N86 fit oublier tout ça.

Nous reprîmes la direction de Bollène en début d'après-midi. Là, après avoir ravitaillé nos destriers, le convoi se retrouva, par un prompt renfort, au complet : les dix voitures étaient pimpantes et par conséquent très admirées sur l'aire d'autoroute de Bollène, notre point de rendez-vous.

Sans attendre plus longtemps, nos 2CV s'engagèrent sur l'autoroute parmi les vacanciers et les autres usagers, souvent amusés de nous voir ainsi, un peu hors du temps. Toulon, notre destination, fut atteint un peu avant 19 heures. Après une restauration rapide, au sens propre, nous nous dirigeâmes vers le port où l'attente du bateau et de l'embarquement commença. Ce dernier était prévu pour 22 heures, la traversée s'effectuant de nuit. Les dix 2CV attendirent patiemment en file indienne, face à la mer, toujours admirées et leurs occupants souvent interpellés pour recevoir des félicitations ou évoquer des souvenirs d'enfance. La traversée se passa dans le calme et s'acheva le lendemain, vers 7 heures, en terre corse. Bastia nous accueillit avec le soleil pour un petit-déjeuner réparateur en terrasse : les vacances commençaient vraiment !

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La place St-Nicolas de Bastia

La visite de Bastia fut rapide, avec la promesse de revenir en fin de séjour pour une découverte plus approfondie. Après quelques emplettes, une plage nous tendit les bras pour un pique-nique, toujours sous le soleil. Ces premiers instants de repos, de bonne humeur et de convivialité partagés furent très représentatifs du reste de notre séjour. Le pique-nique achevé, nous nous mîmes en route pour Corte, par les chemins de traverse évidemment. Fuyant les nationales, de toute façon assez rares sur l'île, nous franchîmes le col de la Teghime. Puis, après avoir traversé le village d'Olleta, une petite pause fut bienvenue au bord du lac de Padula. Là, malgré nos réticences, il fallut se diriger vers la N193 pour rejoindre Corte. Mais, comme un dernier pied de nez, ce « retour à la civilisation » se fit via le défilé de Lancone.

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Dans la Castagniccia

Après une nuit à Corte, le lendemain, dimanche de Pâques, le convoi s'ébranla en direction de Pedicroce dans la Castagniccia, à l'est de Corte. Sur la route, les villages, construits sur les éperons rocheux, défiaient un peu la nature et émerveillèrent les observateurs. Sur la route également, les porcs sauvages et les vaches en liberté regardèrent passer notre amical convoi. Sur la route encore, le monde est toujours aussi petit : c'est en effet lors d'une pause que nous vîmes s'arrêter Louis Mattei, ancien membre du club et habitant de l'île de Beauté. Fidèle au bi-cylindre, il chevauchait alors une moto BMW des années 80. Sur ses conseils, nous jetâmes notre dévolu sur les alentours du couvent de Pedicroce pour déjeuner. Cependant, le village étant un peu « encombré » par les festivités de Pâques, le groupe se rabattit sur les abords d'une petite chapelle.

L'après-midi, en direction de Cervione, nous franchîmes avec hardiesse le col d'Arcarota pour traverser la Castagniccia. Après une pause pour admirer de loin l'étang de Diane, nous aboutîmes finalement à Moriani plage après avoir emprunté la route de la corniche de la Castagniccia. Le retour à Corte par la nationale garantit un repos bien mérité aux conducteurs émérites et à leur monture.

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Les gorges de la Restonica

Corte, sa citadelle, son musée de la Corse : les promenades digestives d'après dîner nous permirent de découvrir cette ville authentique. Quel dommage de n'avoir pu lui consacrer plus de temps ! Mais, il fallait déjà partir pour l'île Rousse, seconde étape du voyage. Il nous restait cependant à visiter les gorges de la Restonica : magnifiques à tous points de vue, tant par les montagnes les dominant que par les trésors qu'elle renferment en leur sein, leur traversée se fit malheureusement sous la pluie, puis la neige jusqu'au bout de la route. Restèrent alors les images des pics enneigés, des petites bergeries, de l'eau limpide et animée du torrent qui serpente au fond des gorges.

Profitant d'une éclaircie, le groupe improvisa un pique-nique dans le décor relativement peu bucolique des bords de la N193. Ils nous restaient à franchir le col de Colombano : c'est là que l'une des 2CV, la dénommée « Maya », décida de perdre une bougie... Le diagnostic rapide nous apprit que le filetage de la culasse était pour le moins fatigué. Après une réparation de fortune avec... du papier aluminium (nous n'avions pas de canette en aluminium sous la main et voulions surtout préserver la culasse de notre ami Daniel), le convoi repartit à l'assaut du col jusqu'au prochain arrêt mécanique. Nouvelle séance d'empapillotage de bougie, qui cette fois tint la distance jusqu'à l'arrivée à l'île Rousse et même, le lendemain, jusque chez le garagiste, pittoresque concessionnaire Lada et amateur du bi-cylindre Citroën, qui avait accepté de réparer ladite culasse. Ouf !

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La citadelle de Calvi

Cette journée fût ensuite consacrée à la visite de Calvi, ville natale de Christophe Colomb alors en territoire génois. Le retour en direction de l'île Rousse fit un petit détour sur la route de la Corniche, empruntée chaque année par les pilotes du Tour de Corse. Nous fûmes bien en peine de les égaler, sans démériter toutefois, forts du maniement habile du « pique-feu », d'un tour de main inégalé pour jouer du « cerceau » et de savants coups de pied droit et gauche : nous étions bien trop occuper à profiter des magnifiques perspectives offertes à nos yeux, sur la mer et les calanques... Nos 2CV sont effectivement bien plus à l'aise dans cet exercice que dans la conduite « sportive » !

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Le désert des Agriates

Le mercredi fut consacré à une excursion dans le désert des Agriates. Comme le chemin d'accès était ouvert, nous engageâmes nos voitures sur cette piste de 14 km, qui devint, au fil de la progression, de moins en moins carrossable pour nos frêles automobiles. La pause pique-nique permit de discuter de la situation : le groupe se scinda alors en deux. Le premier groupe rebroussa chemin pour aller visiter le village de Saint-Florent. Le reste de la troupe, plus volontaire, décida de poursuivre ce chemin. Malheureusement, après encore deux heures de difficiles manœuvres pour éviter pierres et flaques profondes, nos baroudeurs durent se résigner : ce chemin n'est accessible qu'aux véhicules tout-terrain. Le « garde-forestier », chargé de surveiller le chemin, le leur confirma d'ailleurs : c'était la première fois qu'il voyait des voitures « normales » (si jamais l'on peut qualifier la 2CV de normal), arrivées là où ils étaient arrivés ! Fiers de leur exploit, nos aventuriers rejoignirent Saint-Florent, non sans avoir bataillé à nouveau pour retourner au départ du chemin... La soirée fut consacrée au visionnage des cassettes vidéo filmées lors de cette après-midi, au plus grand plaisir de tous les spectateurs.

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Dans le village de Nonza

Le lendemain, le programme concocté par les gentils organisateurs prévoyait le tour du Cap Corse, d'ouest en est. C'est donc sur les routes tortueuses de ce parcours d'environ 240 km que s'engagea avec entrain notre joyeuse petite troupe. Notre première étape fut le superbe petit village de Nonza, sa tour génoise, ses ruelles torturées par la géographie des lieux, pour le plaisir de nos yeux. À quelques encablures de là, notre lieu de pique-nique nous attendait déjà, quoique balayé un peu par les vents.

Le reste de la route fut à l'image de son dessin sur la carte qui nous accompagnait : une succession de virages qui fit à nouveau le bonheur de nos conducteurs du jour. La pointe du Cap Corse et le village de Tollare, face à l'île de la Gagliardi, se découvrit enfin, dans la brume peu à peu chassée par le vent. Là, les 2CV, face à la mer, furent presque déçus de ne pas pouvoir aller plus loin. Le retour, sur la côte est du Cap, jusqu'à Bastia fut à l'image de l'aller : un peu chahuté par la gîte caractéristique de nos voitures préférées. Heureusement, cela nous laissa tout loisir d'observer le paysage et même un peu de temps pour visiter une cave dans le village de Patrimonio.

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Un train des Chemins de Fer Corses

La fin du séjour fut malheureusement bouleversé par un événement extérieur : notre bateau de retour, prévu pour le vendredi dans la soirée, fut annulé et nous dûmes changer rapidement nos plans. L'alternative proposée par la compagnie de ferry nous imposa de rallier Ajaccio le lendemain dans l'après-midi. Adieu donc visites de l'île Rousse et de Bastia ! Le trajet fut choisi au plus court pour rejoindre le port d'Ajaccio, par les nationales qui traversent l'île. Il fut accompagné par une pluie battante et un très fort vent. Responsable d'un retard de deux heures du bateau, la météo nous permit d'opérer le changement d'un alternateur, dans les files d'attente sur le port, sous un parasol transformé en parapluie : succès garanti auprès des nombreux spectateurs et vidéastes improvisés de cette scène... Mais, la tempête sévissant également en Méditerranée nous apporta aussi son lot de « soucis » lors de la traversée.

Les 2CV posèrent à nouveau leur Michelin sur la terre ferme dans la nuit. Ils nous restaient à regagner nos pénates : selon l'état de « fraîcheur » des conducteurs, certains décidèrent de rentrer de nuit et les autres restèrent une (courte) nuit à Toulon pour repartir le lendemain. Les deux groupes eurent des fortunes mécaniques diverses, mais tout ce petit monde parvint sans encombre à bon port. La très grande diversité des paysages, le dépaysement à chaque détour de la route, l'accueil chaleureux des « autochtones », le plaisir de découvrir tout ça différemment, la merveilleuse convivialité qui nous a accompagnés tout au long du voyage, voici les souvenirs que nous avons ramenés dans le coffre de nos 2CV. Nous nous promirent alors de renouveler l'expérience, peut-être en Corse ou ailleurs.

Ces voyages sont bien la finalité même de notre passion : se retrouver entre amis autour de nos voitures et redécouvrir le calme, la convivialité et l'état d'esprit des routes et des voyages d'antan, bien éloignés de ce qu'ils sont devenus aujourd'hui. Conduire une 2CV de nos jours, c'est comme enfiler un costume des années 50 ou regarder la vie à travers un pare-brise déformant : ça change tout et c'est ma foi fort agréable !

Merci à nos « gentils organisateurs »,
Martine, Michèle, Rosalie, Alice, Jean-Paul, René, Frédéric, Daniel
et Jean-François, ainsi qu'évidement à tous les participants à cette « aventure ».

Dernière modification : 2013-08-18