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Histoire d'une renaissance

2CV

En octobre 2001, nous avons entamé la restauration complète de cette 2CV. Mise à part le léger choc à l'avant gauche qui nous a en partie décidé à agir, un des principaux points noirs était, comme de nombreuses 2CV de cet âge, le châssis largement corrodé dans sa partie inférieure sous le conducteur et le passager. Notre objectif était de refaire une santé à cette voiture, sans pour autant la remettre dans un parfait état d'origine : simplement en faire une voiture fiable, capable de nous emmener sans souci lors de sortie en groupe ou de manifestations. Ses imperfections, particularités et autres pièces anachroniques sont pour nous la marque de l'histoire de cette voiture que nous connaissons dans les moindres détails. Cet objectif en tête, seul le nécessaire a été changé (faisceau électrique, durites de frein, joints divers, segments...) avec la volonté de conserver le maximum de pièces présentes sur la voiture. De nombreuses éléments ont été nettoyés, restaurés plutôt que changés. Vous pouvez découvrir quelques photos prises au cours des différentes étapes.

Le démontage

Il est évident que la première étape a été un démontage complet de la 2CV. Il a d'abord fallu dépouiller la caisse de tous ses accessoires (phares, clignotants, sièges...). Ensuite, tout ce qui lie la caisse au châssis a dû être démonté : faisceau électrique, colonne de direction, tuyau de remplissage du réservoir, commandes d'embrayage, d'accélération, de freinage et de boîte de vitesses... et bien entendu les nombreuses vis qui solidarisent la caisse au châssis.

Une fois la caisse déposée à côté du châssis, il a été possible de démonter l'ensemble moteur-boîte, le réservoir et l'ensemble du circuit d'arrivée d'essence et de freinage. Une fois le châssis dépouillé, nous avons démonté les trains avant et arrière. Finalement, les mauvaises surprises lors de ce démontage ont été rares, preuve que notre 2CV avait été relativement bien entretenue pendant sa longue vie.

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Vue générale après démontage

Mettre à plat une voiture dans un si petit garage relève de la gageure. Heureusement qu'il s'agissait d'une 2CV, sinon nous aurions eu un petit problème de place ! Vous distinguerez peut-être au fond un petit stock de jantes et pneus. à droite, on peut voir la caisse avec une aile avant posée sur le toit. L'autre aile ayant souffert lors d'un choc, elle a du être réparée, tout comme l'un des cuvelages de phares.

Toujours à droite, au premier plan, on distingue deux jeux de trains. Les noirs sont ceux d'origine une fois traités contre la rouille et repeint. Les deux autres ont été récupérés sur une sœur en plus mauvais état, tout comme l'un des châssis sur la gauche (en très mauvais état par rapport au nôtre) et les armatures de sièges au centre (on distingue celles d'origine dans la caisse).

Au centre, l'ensemble moteur-boîte est encore accouplé et dans son jus. Le châssis de la voiture se trouve contre le mur : à ce moment, il a déjà été brossé pour le débarrasser de la rouille et de l'ancienne peinture.

La structure de la voiture

Les trains avant et arrière ont été nettoyés, traités contre la rouille et repeints. D'un point de vue mécanique, aucun jeu n'étant constaté et les roulements de roues arrières ayant été récemment remplacés, nous ne sommes pas intervenus. Les jantes ont été sablées et repeintes en « bleu nuage » et les pneus réutilisés puisqu'en bon état.

La caisse était en très bon état. Seul le plancher coté conducteur présentait des signes de corrosion. Il a été réparé. Sa face inférieure a été traitée contre la rouille et repeinte. Le reste de la caisse a seulement été nettoyée, la peinture « bleu glacier » (AC606) refaite en 1973 a été conservée.

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Le chassis ouvert et peint

Le châssis a, quant à lui, demandé un travail plus poussé. Après l'avoir nettoyé et poncé, nous avons entrepris de le débarrasser des tôles rongées par la rouille en le déconstruisant minutieusement. Vous pouvez voir sur les photos le châssis ouvert. Les parties manquantes ont été refaites et resoudées par un ami rompu à ce genre d'intervention. Je tiens d'ailleurs à le remercié pour ce travail de qualité. Les cordons de soudure apparents ont été poncés, la finition étant assurée par du mastic de carrossier. Un traitement anti-rouille et une peinture à châssis noire ont ensuite été appliqués.

La mécanique

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Le moteur nettoyé et remonté

Le moteur a été vidangé et nettoyé. Nous l'avons ensuite démonté, hormis le carter. Les joints (plats et spy) ont été changés ainsi que les segments et joints de queue de soupapes. Toutes les tôles extérieures du moteur ont été repeintes et la grille du ventillateur ressoudée. La boîte de vitesse a été nettoyée, la trappe de visite repeinte. L'ensemble a été remonté et de l'huile neuve ajoutée.

L'électricité

Le gros du travail a consisté à refaire complètement le faisceau électrique. La dynamo et la régulation de charge avaient été refaites voilà une dizaine d'années par un professionnel. L'allumage a été vérifié et remonté sans changement. Quelques douilles et contacts oxydés ont été remplacés.

La carrosserie

Comme nous l'avons vu, la caisse n'a pas été repeinte de même que les ailes arrières et avant droite. L'aile avant gauche et un cuvelage de phare ont dû passer entre les mains expertes d'un carrossier pour retrouver leur aspect normal. Nous nous sommes occupé des pare-chocs. Ce fut d'ailleurs un travail de longue haleine pour des néophytes en carrosserie automobile. Le résultat a été concluant, la peinture (« bleu nuage ») ayant eté réalisée par un professionnel. Lors du remontage, un gros travail au polish, puis le lustrage ont permis à notre 2CV de retrouver un bel aspect. La capote a été nettoyée, quelque peu réparée et réutilisée. Tout ceci nous a permis d'obtenir un bel aspect patiné par le temps.

Le remontage

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Première sortie à la lumière !

Grand travail de « mécano » avec des pièces propres et remises en état. Autant dire que cette étape de la restauration a presque été une partie de plaisir, puisque relativement rapide et donc gratifiante. Les points les plus techniques ont consisté à purger le circuit de freinage (étape à soigner !), vérifier les branchements électriques et éliminer les quelques fausses masses. Le reste a plutôt été de l'ordre de la finition et de l'ajustage (pour les éléments de carrosserie). Et voilà le résultat !

Épilogue

Pour finir, ce récit semble un peu idyillique ; tout s'enchaine si facilement... Comme quoi, le plaisir de quelques sorties avec les deuchistes du club ont vite effacé les moments un peu laborieux et parfois pénibles qui ont émaillé cette période de renaissance.

Il nous reste également à remercier pour cette aventure, d'abord notre grand-mère pour avoir conservé cette 2CV dans un excellent état. Ensuite, nos amis Jean-François et Marcel de l'Antenne régionale Forez-Velay du Club des Amis de la 2CV pour leurs très nombreux conseils et coups de main. Il nous faut aussi remercier Denis pour la rénovation du châssis. Peut-être aussi nos parents pour avoir supporté quelques désagréments pendant l'année et demi qu'a duré cette restauration...

Histoire d'une épopée

Vous pouvez aussi découvrir l'histoire de « Cadichonne ».

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Dernière modification : 2013-08-06